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Les centres de la récompense

 

Les centres de la récompense forment le circuit de la récompense et expliquent son fonctionnement. Ils sont reliés par le faisceau médian du télencéphale, aussi appelé faisceau du plaisir ou de la récompense, son activation menant à la répétition de l'action gratifiante afin d'en consolider les traces nerveuses dans les synapses, grâce à une potentialisation à long terme. On trouve le long de ce circuit les trois centres principaux de la récompense :

 

  • l'Aire tegmentale ventrale (ATV), ensemble de neurones situés dans le tronc cérébral, au niveau du mésencéphale. Elle reçoit une information de plusieurs autres régions donnant le niveau de satisfaction des besoins fondamentaux. Si le signal indique une récompense, l'activité de l'ATV est augmentée et elle envoie des informations dans le cerveau, notamment vers le noyau accumbens grâce à une libération de dopamine.

 

  • Le Noyau accumbens reçoit donc cette information et provoque un effet de renforcement positif des comportements permettant de satisfaire nos besoins fondamentaux et nous incitant ainsi à les reproduire. (A noter que pour un autre neurotransmetteur, la sérotonine, l'effet est inverse car l'individu ressent un sentiment de satiété).

 

  • Les circuits dopaminergiques lient également l'ATV avec le cortex préfrontal, une région responsable de la mémoire, du raisonnement et de la focalisation de l'attention qui prend donc le rôle de planificateur de l'action.

 

On remarque que plusieurs systèmes modulent l'activité de ce circuit entre on les systèmes dopaminergique, cholinergique, endorphinergique, glutamatergique, dynorphinergique, serotoninergique ou encore GABAergique.

 

 

La substance noire évoquée ici (dont le nom est dû à la présence de neuromélanine), composée de neurones dopaminergiques, fonctionne avec d'autres structures du cerveau dans lesquelles elle libère de la dopamine et des composés GABAergiques (qui par définition diminuent l'activité nerveuse des neurones sur lesquels ils se fixent et nous aide alors à nous calmer, diminuant l'anxiété → lien direct avec le phénomène de récompense).

 

Les autres éléments cités dans le schéma sont détaillés ci-dessous.

Les différents centres de la récompense

On trouve également d'autres centres qui interviennent dans le circuit de la récompense, comme l'hypothalamus, qui permet de maintenir les fonctions vitales de l’organisme à l’intérieur de certaines limites physiologiques (homéostasie). L'hippocampe, lui, s'occupe de conserver les souvenirs agréables et par association tous les détails (indices qui pourront réveiller l'envie) qui leurs sont attachés, servant ainsi de pilier de la mémoire. Le septum est également impliqué, ainsi que plusieurs autres éléments, qui sont tous reliés à l'amygdale, qui a pour rôle de colorer affectivement les perceptions en « agréable » ou « désagréable » (réponse emotionnelle).

 

←  autre schéma mettant en avant les différentes interactions entre les centres

Mais, pourrait-on se demander, quel est le lien entre cette émotion et la motricité ? Pour pouvoir manger nous devons réaliser un certain nombre d'actions successives mettant en jeu une motricité (aller chercher les aliments dans le réfrigirateur, les sortir, les cuisiner etc) ? - A noter que si nous savons réaliser les étapes nécessaires à l'obtention de la nourriture, cela révèle d'un apprentissage. Nous avons parlé ici des aires du cerveau et des différents centres impliqués dans l'obtention de récompense (liking, learning et wanting), mais qu'est-ce qui fait que nous pouvons ensuite nous mouvoir pour atteindre l'objectif de nourriture ?

Le cortex préfrontal joue un rôle important dans l'autogénération des comportements, ainsi que dans le contrôle des fonctions autonomes, l'initiation de la récompense et l'intention (entre autres). En s'actionnant il produit donc une motivation (wanting), et l'information va être transmise par les synapses jusqu'aux autres aires du cerveau ... Telles que les aires motrices ! Ce sont elles qui permettent la mise en mouvements (volontaires) du corps humain.

 

Le cerveau est un ensemble complexe qui orchestre l'ensemble de nos désirs, motivations et actions à la perfection !

On pourrait également citer le cortex insulaire, bien que son implication soit encore mal connue de part sa position en profondeur dans les replis du cortex. Elle jouerait donc un rôle dans la recherche active (wanting) du plaisir lié à la nourriture (et aux substances psychoactives), contribuant à l'aspect conscient de nos désirs et besoins. (Se référer aux travaux de Antonio Damasio pour en savoir plus ici ou encore ici).

 

L'appétit, (et autres comportements) dépend des interactions entre le tronc cérébral et le système lymbique. En effet, ils forment à eux deux un système de contrôle relié à divers organes internes, au système endocrine (ensemble des organes sécrétant des hormones) et au système neurovégétatif (qui permet de réguler les différentes fonctions automatiques de l'organisme telles que la digestion, la respiration, la sécrétion, la circulation artérielle et veineuse ...) qui permet de régler les rythmes cardiaque et respiratoire, la transpiration, les fonctions corporelles digestives, les cycles du sommeil ou encore l'activité sexuelle. Ce qu'on appelle des boucles au temps de réaction lent (quelques secondes à quelques mois) se forment entre le tronc cérébral et le système lymbique, dans le but d'assurer les besoins de l'organisme dans un environnement qui évolue.

 

Les substances addictives et les centres de la récompense :

 

Les substances addictives agissent sur plusieurs points au niveau des neurones assurant la transmission du message de récompense, activant le système et délivrant ce que l'on appelle le « high », un sentiment de plaisir et de détente ressenti lors de la prise de la substance.

Une fois cette sensation procurée grâce à l'ATV, au noyau accumbens, à l'hypothalamus et à l'amygdale (liking), c'est le cortex préfrontal qui s'actionne, produisant une motivation (wanting). L'hippocampe intervient dans le learning avec l'amygdale également : le sujet apprend à associer plaisir et souffrance à un objet ou une situation et à estimer l'intensité et la valeur (affective ou aversive) d'un stimulus.

 

Ce qui pousse le consommateur à "reprendre sa dose" est le locus coeruleur, centre d'alarme du cerveau (plein de noradrénaline). Stimulé par une sensation de manque, l'individu cherche à acquérir la récompense, en mangeant par exemple, et les opioïdes qui vont réduire le système de noradrénaline et "calmer" l'esprit. On peut imager qu’un même mécanisme pousse quelqu’un à manger en excès.

Sources :

Thèse de UNIVERSITE TOULOUSE III par Sabine Yazbeck

Le cerveau à tous les niveaux

Encyclopédia Universalis

 

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