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Les expériences de Olds et Milner

 

La découverte du système de la récompense est due en grande partie aux expériences qu'ont conduites Olds et Milner en 1954, sur des rats.

 

  • Pourquoi les rats ?

Les rats sont régulièrement utilisés en tant que cobayes, comme dans ces expériences là. En effet on vise la physiologie humaine et puisque ce sont des mammifères ils sont suffisamment proches de l'homme pour pouvoir y être comparé. « Dans l’écrasante majorité des cas, ce qui est applicable au rat est aussi applicable à l’homme. » déclare Georges Chapouthier, biologiste et philosophe, directeur de recherche au CNRS, en 2015. D'autres critères rentrent en compte tels que leur caractère doux (ils sont donc faciles à manipuler), leur taille (ils sont petits donc faciles à gérer), et leur temps de reproduction qui est très rapide avec une gestation de trois semaines et l'âge adulte atteint au bout de deux mois (travail sur de nombreuses quantité d'animaux possible). De plus l'avantage de travailler souvent avec la même espèce est que les chercheurs la connaissent bien. Des expériences telles que des modifications génétiques son alors possibles.

 

  • Les faits : James Olds (diplômé d'Harvard) travaillait avec Peter Milner (de l'université McGill à Montréal). Milner était un chercheur étudiant les fonctions cérébrales en implantant des électrodes directement dans le cerveau de rats pour y envoyer des décharges de diverses intensités, et d'en observer les effets. Olds, quant à lui, travaillait à stimuler un centre supposé de la vigilance (en arrière de l'hypothalamus) pour voir si l'on pouvait amener les rats à éviter certains coins de leur cage de cette manière. Pour plus de précisions, vous pouvez consulter les sites suivants : psychoweb et access.

 

C'est en collaborant de cette manière que les deux hommes constatèrent en 1954 que selon l'endroit où était implantée l'électrode, les rats évitaient ou revenaient vers les endroits où les décharges étaient administrées.

Photographie d'Olds et de Milner

effectuant leurs éxpériences

Dans un premier temps l'expérience consistait simplement à envoyer une décharge dans une partie précise du cerveau de l'animal, qui était sensé éviter par la suite l'endroit d'où elle était induite. Cela marchait plutôt bien jusqu'à ce qu'un des rats revienne à cet endroit. Étonnés, les chercheurs réitérèrent l'expérience mais rien ne le fit changer de direction. C'est en disséquant son cerveau qu'ils virent que l'électrode avait été placée au mauvais endroit, dans le « septum Â» (tel qu'il fut appelé plus tardivement) provoquant, suite à la stimulation, une réaction inattendue de plaisir.

 

Les deux hommes recommencèrent leur expérience, en plaçant cette fois délibérément l'électrode dans la zone procurant le plaisir. Les rats avaient accès à un petit levier qui actionnait la décharge et pouvaient ainsi apprendre à le baisser pour s'auto-administrer un choc. Les rats comprenaient vite le système et revenaient toujours plus vite pour actionner la décharge, à raison de 100 appuis par minute en moyenne, ne prenant même plus le temps de manger. La stimulation directe de ce circuit est alors si puissante que l'animal en oublie ses besoins fondamentaux, et est même prêt à subir des obstacles douloureux et aversifs pour atteindre l'objectif.

 

 

Schéma de l'expérience de Olds et Milner

Pour la première fois il y avait mise en évidence d'une notion d'addiction, mais aussi d'absence de satiété, puisque le rat retourne inlassablement au levier.

 

Les substances addictives vont activer des circuits équivalents chez l'homme, et on peut alors imaginer facilement le comportement qu'aura ce dernier après obtention de la récompense : la recherche de celle-ci.

On peut réaliser une analogie avec la nourriture : puisque le rat oublie même de manger pour pouvoir continuer à actionner le levier, le "chemin" exprimant le besoin de se nourrir doit être le même que celui de la récompense. Ainsi le choc électrique (récompense) prend le devant sur la récompense alimentaire. 

Sources :

Thèse de UNIVERSITE TOULOUSE III par Sabine Yazbeck

Le cerveau à tous les niveaux

Access

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