Alimentation et dépendance
La consommation hédonique (plus communément appelée gourmandise)
La consommation hédonique est la consommation qui est gouvernée par des signaux liés au plaisir. Elle utilise les mêmes acteurs hypothalamiques et chimiques que la consommation homéostasique. Les deux régulations fonctionnent et travaillent ensemble).
Les neurones NPY/AgRP sont connus pour leur rôle dans la prise alimentaire. Ces neurones font partie du circuit qui maintient l'équilibre énergétique et promeuvent la prise alimentaire lorsqu'ils sont activés (cf 1. La consommation homéostasique).
Rappel : Lorsque la nourriture n'est pas attractive (palatable), l'organisme a besoin d'un signal homeostatique fort (par exemple la ghréline agissant sur les neurones NPY/AgRP pour stimuler le circuit orexigène qui finira pas causer la recherche de nourriture ou le comportement alimentaire.
Quand la nourriture est très appétissante, ce qui signifie qu'elle a une forte valeur hédonique, elle va stimuler le circuit de la récompense de sorte à obtenir un besoin inferieur en signal NPY/AgRP pour commencer à manger.
Lorsqu’un animal est nourri avec le même aliment ayant sa valeur énergétique entière ou diluée, il préférera l’aliment dilué. Cela est dû au fait que l'état de l'aliment lui permettra de manger plus longtemps. Des chercheurs du CNRS ont démontré grâce à une étude menée sur des souris que les neurones NPY/AgRP sont essentiels pour déclencher la prise alimentaire (signal orexigenique) lorsque la nourriture n'a pas de valeur hédonique forte et constitue simplement une réponse aux besoins métaboliques.
Ces neurones participent moins à la prise alimentaire lorsque la nourriture est très appétente, riche en graisses et en sucres. Lorsque qu'ils sont absents ou inhibés, les souris consomment moins la nourriture standard, même après un jeûne. Inversement, elles vont se nourrir normalement d'aliments présentés riches en graisses et en sucres.
Des expériences sur des souris ont montré que, lorsque l'activité des neurones NPY/AgRP est compromise, l'hormone (ghréline) qui les stimulait va activer à la place, des neurones impliqués dans le circuit de la récompense; les rongeurs refusèrent alors la nourriture standard. La palatabilité de la nourriture et à la mémoire des expériences passées conduisent à la voie hédonique et redirigeant de cette manière le comportement alimentaire. La façon de se nourrir est alors perturbée, déconnectée des besoins énergétiques de l'organisme et essentiellement dépendante du plaisir provoqué par les aliments.
Les souris étudiées consomment alors les aliments gras et sucrés en plus grande quantité et prennent du poids. Leur comportement alimentaire est aussi beaucoup plus sensible aux facteurs extérieurs comme le stress.